Sète Agglopôle Méditerranée (SAM), deuxième agglomération de l’Hérault, et la Ville de Sète poursuivent la vaste mue de l’entrée est, à travers deux ZAC situées de part et d’autre du canal de la Peyrade. Confié au groupement GGL/SA Elit/Arac Occitanie/Sou Fujimoto (architecte-urbaniste), l’aménagement de la rive nord doit requalifier d’ici 2035 des friches ferroviaires et industrielles en quartier mixte de 29 ha.

« La priorité est d’attirer des familles et des actifs grâce à l’implantation d’activités, la production d’environ 1 700 logements, dont 30 % sociaux, et des équipements publics ciblés », précise Pierre Gallizia, directeur de l’aménagement et de l’urbanisme des deux collectivités. Sont prévus un groupe scolaire, un gymnase et un parc sur une enveloppe globale estimée à 80 M€. Les premiers permis devraient être déposés au premier semestre.

Côté rive sud, la ZAC (18 ha, 67 M€ d’investissements), aménagée par SA Elit, est plus avancée, avec deux îlots (central et est) réalisés d’ici 2028. La partie ouest accueillera 27 000 m² de bureaux d’ici dix ans. Les permis de cinq résidences (440 logements) sont à l’instruction, ainsi qu’un immeuble regroupant un hôtel, des bureaux et une halle abritant un food court sur 8 000 m2 S P.

Baisse de la consommation foncière. Dans cette ZAC dense où sont projetés au total 1 800 logements avec 10 000 m2 de commerces en pieds d’immeubles, les espaces publics seront largement végétalisés. En interface avec le port, une promenade arborée sera notamment créée sur un merlon, permettant de confiner, in situ, des terres faiblement contaminées. « Malgré des problématiques de dépollution qui s’ajoutent à celles du plan de prévention du risque incendie, les friches représentent une opportunité majeure de développement tout en luttant contre l’étalement urbain sur ce territoire attractif, contraint par la mer et des espaces naturels et agricoles sensibles », souligne François Commeinhes, maire (DVD) de Sète et président de SAM. « Cet enjeu, pris en compte dès le Scot de 2014, nous a permis de faire passer la consommation foncière de 60 à 34 ha par an et d’être retenus en 2020 parmi les sept Territoires pilotes de la sobriété foncière », poursuit-il. L’agence Urban Act a ainsi été mandatée pour définir une stratégie, expérimentée sur quatre sites démonstrateurs, et partagée avec l’EPF Occitanie, la région, mais aussi la SNCF qui a acté la mutation de plus de 30 ha de fonciers ferroviaires sur Sète.

Dans la foulée, l’agglomération élabore actuellement un projet partenarial d’aménagement (PPA) avec les communes du bassin de Thau. A terme, ce PPA devra proposer des scénarios d’aménagement qui anticipent le changement climatique, le ZAN et le recul du trait de côte à l’horizon de la fin du siècle. Cette année verra la réalisation d’un plan-guide de régénération urbaine et l’approbation définitive en juin de la révision du Scot. Réduisant encore de moitié la consommation foncière annuelle sur les deux prochaines décennies, ce dernier entend concentrer 50 % de la production des logements dans le triangle Sète-Frontignan-Balaruc. Un secteur déjà artificialisé, riche de 200 ha de friches.

 

Source: LE MONITEUR – 4 mars 2025 – Florence Jaroniak

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